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UN NOUVEL ASSOCIE : PAUL MARILL |
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Dès 1903, les affaires nécessitent l'appoint d'un nouveau collaborateur à Joseph GARRIGUE, et ce dernier va le trouver en la personne de Pierre Paul Jean MARILL (son prénom usuel est Paul). Jean meurt en 1882, alors que Paul n'a que deux ans, et ce dernier va être élevé par l'oncle Siméon qui va devenir un véritable notable et sera entre autres président de la Chambre de Commerce d'Alger, administrateur de la Banque de France… |
La famille d'Alger a gardé ses attaches à Maureillas et il est fort probable que ce soit au cours d'un voyage au pays que Paul MARILL fût « recruté », car les MARILL sont originaires de ce même village que les sœurs FOURCADE, épouses d'Eloi PINO et de Joseph GARRIGUE… Et il est aussi vraisemblable que ce fût Eloi qui coulait des jours paisibles à Saint-Laurent qui se soit chargé de l'affaire. Tant et si bien que le 14 février 1903, Paul MARILL arrive à Djibouti à bord du « Cao-Bang » de la Compagnie Nationale de Navigation pour prendre son poste de comptable avec un avenant d'association si le travail lui convient.
Le « Cao-Bang » amène Paul Marill à Djibouti (plus de détails sur ce lien) |
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Comme à la dernière transmission du témoin, Joseph GARRIGUE, va à son tour très vite passer la main à celui qui devient effectivement son associé. Outre les dispositions montrées par Paul MARILL, il faut dire que celui-ci avait amené avec lui des arguments convaincants : 50 000 francs-or, fruit de la vente à sa majorité (1901) des placements réalisés par l'oncle Siméon et consistant en particulier en une bouchonnerie à Algésiras et des forêts de chênes-liège en Algérie. Paul MARILL, entré de plain-pied dans l'affaire, va donc se retrouver rapidement seul aux commandes car Joseph GARRIGUE meurt en 1909.
Dès 1912, Paul MARILL a à son tour besoin d'être secondé, et il va faire appel à un quatrième catalan nommé Joseph ALLEGRE (je recherche toutes informations sur ce nouvel associé !). Le négoce porte surtout sur les armes destinées à Ménélick et le café harrari ramené au retour, mais Paul MARILL cherche à diversifier ses activités et assure tous les types de transport, y compris celui du courrier.
L’accréditation d’un journaliste russe envoyé en Abyssinie de passage à Djibouti en 1913 |
Relevé sur le site http://www.doig.net/Raitchevitch.html |
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1913 Log of Milanko Raitchevitch Monsieur Milenko H. Raitchevitch visited Djibouti, Dire Dawa, and Harar in 1913. He kept a log of persons he met with their seals and signatures. This was part of a larger diary of his travels. |
1. Governor of Somali Coast by his secretary, seal and stamp - Pour Le Gouverneur et par Ordre le Chef du Secrétariat du Gouvernement. 2. M. Kevorkoff 3. Vice-Consulat De Russie * Djibouti * 4. A. N. Kalos * Djibouti * 5. P. Marill Djibouti 6. Georges Papaconstante Djibouti 7. Marill, Allegre & Cie Successeurs 8. Cie De L'Afrique Orientale, (seal) Agence De Djibouti |
Il devient conseiller du commerce extérieur de la France en 1913, et en mars 1914 il signe un article dans le Bulletin de l'Agence Générale des Colonies intitulé « La pêche des nacres, huîtres perlières, éponges, corail et ambre, et l'exploitation du guano sur la Côte française des Somalis et dépendances» .
Le siège des Etablissements MARILL vers 1910
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et en 2007 ! |
Dans le cadre limité de ce bref article, il n'est pas possible de narrer ce que fût la vie de Paul MARILL à Djibouti : il y vécût pratiquement jusqu'à sa mort en 1957, ayant traversé guerres, blocus, amitié et trafics avec Henry de Monfreid. Ce dernier évoque d'ailleurs dans maints de ses écrits cet autre aventurier du Xxe siècle, en qui il voyait un grand ami. Et on peut assimiler Henry qui fût un temps l'associé de Paul MARILL aux catalans qui précèdent, puisque après tout il est né à La Franqui, très près de Saint-Laurent… | |
Paul Marill peint par Georges-Daniel de Monfreid |
Aujourd'hui encore, tous les français qui passent à Djibouti vont forcément rencontrer les plus que centenaires Etablissements MARILL dont les activités se sont développées dans de multiples directions : l'import-export, bien sûr, mais aussi le transit international, les concessions automobiles et la location de véhicules, les marques de boissons, les assurances maritimes, etc. André, fils de Paul, a reconstruit ce que son père avait laissé à l'abandon sur ses vieux jours. Il réside toujours à Djibouti, et ses fils Thierry et Luc poursuivent l'œuvre de leur grand-père.
Bel exemple d'adaptation entre le XIXe et le XXIe siècle d'une entreprise coloniale, créée et perpétuée uniquement par des catalans!
Cet article a été rédigé en septembre-octobre 2007 en vue d'une publication dans la revue « NISSAGA » de l'Association Catalane de Généalogie et à été transmis à Monsieur DAOUD chargé des cérémonies entourant la célébration du centenaire de la Chambre de Commerce de Djibouti (1907-2007). Un autre article suivra qui évoquera plus précisément les conjonctions généalogiques entre les différents protagonistes de cette histoire.